8éme de la NormandyRace, Jean Galfione dresse le bilan de sa saison.


Associé à Nicolas Troussel, Jean Galfione a franchi hier après-midi, la ligne d’arrivée de la Normandy Channel Race en huitième position, après 4 jours 21 heures et 42 minutes de course. 

Habitué à truster les premières places cette saison, à la barre de son Class40, le skipper de Serenis Consulting aurait aimé s’offrir un meilleur résultat. Mais l’ancien perchiste dresse tout de même un bilan positif de cette course en double remportée par les espagnols de Talès II. Une épreuve riche et intense, qui complète parfaitement le bel apprentissage de cette année 2016.

Vous disiez hier, être très fatigué et avoir « les yeux qui piquent ». Comment vous sentez-vous ce matin ?
Ça va beaucoup mieux ! Une bonne nuit de sommeil ça fait vraiment du bien. Cette course était très fatigante, avec un rythme intense en permanence, et à voir le visage marqué des autres skippers à l’arrivée, je crois que tout le monde a souffert ! Nous avons fait énormément de changements de voile, et nous étions tout le temps à la manoeuvre, ça n’a pas arrêté ! Il se passait toujours quelque chose, et nous étions sans cesse sur le qui-vive avec Nico. C’était à la fois hyper dur et hyper intéressant.

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photo F. Van Malleguem

Vous terminez sur une huitième place, ce qui n’était pas votre objectif. Quel est votre sentiment par rapport à ce résultat ?
Si l‘on s’en tient au résultat sur le papier, évidemment nous ne sommes pas satisfaits, mais si l’on analyse notre course par rapport au potentiel des adversaires présents, globalement, le bateau marche bien. Après, il fallait un peu de réussite, et nous n’en avons pas eu. Nous avons fait de petites erreurs tactiques, mais nous avons surtout été pénalisés par des zones de pétole dans lesquelles nous nous sommes faits enfermer. Les bateaux qui terminent sur le podium ne se sont jamais arrêtés, alors que nous, en cumulé, nous avons passé quinze heures à l‘arrêt complet.

Vous n’avez jamais rien lâché pour autant ?
La course restait hyper intéressante malgré tout, car nous étions toujours à la bagarre avec d’autres bateaux, et nous savions qu’il pouvait y avoir des rebondissements. Nous nous sommes bien accrochés et nous avons fait une belle remontée jusqu’en Irlande. Mais au Fastnet, là aussi, le vent est tombé et nous sommes restés complètement bloqués pendant plusieurs heures. Même chose avant les îles Scilly, où nous avons pas mal perdu. Nous terminons huitième, mais avec un poil de réussite, nous aurions pu gagner quatre places.  

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Vous avez aussi connu des zones de vent très fort, notamment au phare de Tuskar. C’était un bon entrainement ?
Tous les fichiers ont sous-estimé les conditions rencontrées sur l’eau. Nous avons été dans le dur tout de suite, avec beaucoup de variations de vent et de changements de voile à effectuer. Et en effet, nous avons eu pas mal d’air au près pour remonter vers l’Irlande. C’était long et difficile, mais nous nous sommes bien débrouillés, nous étions dans le coup. Nous avons bien joué les bascules, et c’était très intéressant pour moi de naviguer avec Nico qui ne lâche jamais. Ca m’a permis de voir ce qu’il me manque dans ma façon de naviguer, et dans ma gestion du bateau.

Vous allez prendre le temps de débriefer. Mais pouvez-vous déjà dresser un petit bilan de votre saison 2016?
Cette année était une année de transition, avec un nouveau bateau plus complexe à prendre en main. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour trouver mes repères. Ça n’est pas encore fait à 100% , j’ai  toujours de petites choses à apprendre, mais j’ai bien progressé. J’y suis allé crescendo dans la difficulté, et cette dernière régate était parfaite pour voir où j’en étais. J’aurais préféré être plus au contact, et finir sur le podium, mais de très bon bateaux ont terminé derrière, et globalement je suis content. Les principaux objectifs de la saison ont été validés. Maintenant, nous allons prendre le temps de faire le point, pour voir ce qu’il faut améliorer l’année prochaine. Je vais d‘abord souffler un peu, puis nous nous pencherons sur la stratégie à adopter pour faire évoluer le bateau dans le bon sens.