Jérémie Beyou fait mieux que résister et accélère


Alors que la course ne fait pas de cadeau à Jérémie Beyou, le skipper de Maître CoQ n’en continue pas moins de filer à vive allure dans l’Océan Indien. Toujours quatrième du Vendée Globe, il s’est en effet montré le plus rapide de la flotte entre mercredi et jeudi.

Jérémie Beyou ne vit décidément pas un Vendée Globe de tout repos. Après avoir été handicapé dans la descente de l’Atlantique par des pilotes automatiques récalcitrants puis, au moment d’entrer dans le Grand Sud, par une panne d’antennes Fleet qui le prive de ses moyens de communication (il n’a que son Irridium portable à disposition) – et donc d’informations météo -, le skipper de Maître CoQ a connu une nouvelle contrariété mercredi. Alors qu’il voulait réduire la toile en prévision d’un renforcissement du vent à venir, il s’est rendu compte qu’il n’arrivait plus à affaler son gennaker (grande voile d’avant utilisée au portant), celle-ci semblant bloquée au niveau du « hook » (crochet) qui la maintient en tête de mât.

« Le « hook » est bloqué là-haut, a expliqué Jérémie jeudi matin à la vacation. Pour l’instant, le gennaker est roulé devant et il arrive à ne pas se dérouler, mais c’est très handicapant en termes de vitesse et surtout, je prie pour qu’il ne se déroule pas… » En effet, si la voile se déroule dans du vent fort, le risque est à la fois qu’elle tire brutalement sur le gréement et qu’elle entraîne le bateau en survitesse, avec le risque de « partir au tas », ce que redoutent toujours les marins. Malgré ses nombreuses tentatives pour « déhooker », le Finistérien, qui n’a pas ménagé sa peine, n’y est pas parvenu, ce qui va l’obliger à monter dans le mât pour débloquer le gennaker.

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Une ascension toujours délicate qui n’est possible que si la mer est relativement calme, ce qui n’est pas forcément le cas en ce moment, puisque le vent souffle à plus de 20 noeuds et qu’une nouvelle dépression arrive par derrière. « J’ai reçu un avis de coup de vent de la part de la Direction de Course et il faut que je cavale fort pour passer devant le gros de la dépression », confirme Jérémie Beyou. Et cavaler, il sait faire ! Car malgré ses tracas, le skipper de Maître CoQ a affiché entre mercredi et jeudi la plus grande distance parcourue en 24 heures de la flotte, à savoir 475 milles, à 19,8 noeuds de moyenne ! Ce qui lui a permis de creuser un petit différentiel d’une quinzaine de milles sur Paul Meilhat et constitue une nouvelle preuve de la formidable capacité de résilience du marin breton, quatrième de
ce Vendée Globe.

Le skipper de Maître CoQ, contraint de naviguer différemment, davantage au feeling et plus dans la réaction que dans l’anticipation, trace une très belle route dans un Océan Indien qu’il découvre presque.

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