L’arrivée d’une nouvelle dépression redistribue les cartes en tête de flotte et Alex Thomson a sensiblement réduit son retard sur le leader Armel Le Cléac’h.
La flotte des 22 concurrents encore en lice est si étalée qu’ils franchissent au même moment des caps différents : Sébastien Destremau a été le dernier à doubler Bonne-Espérance, cet après-midi, tandis que Thomas Ruyant passera le cap Leeuwin demain. Toujours à bord du Marion Dufresne, Kito de Pavant se remet de sa mésaventure et garde espoir de récupérer son bateau abandonné au cœur de l’océan Indien.
Cinq semaines tout juste après le départ des Sables d’Olonne, la flotte du Vendée Globe s’étale de la Nouvelle-Zélande à l’Afrique du Sud… Plus de 6600 milles séparent le leader Armel Le Cléac’h de la lanterne rouge Sébastien Destremau. Pour se représenter la chose, 6600 milles c’est davantage qu’un aller-retour entre New York et les Sables d’Olonne !
L’écart se resserre entre Armel Le Cléac’h et Alex Thomson
Paul Meilhat et Jérémie Beyou à mi-parcours
D’un cap à l’autre
Le prochain à franchir le cap Leeuwin devrait être Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine), demain en fin de journée. Suite à la réparation de sa voie d’eau, Thomas se retrouve esseulé : Jean Le Cam est 600 milles devant et Louis Burton (Bureau Vallée) 1000 milles derrière. Mais pas de quoi le démotiver. Thomas Ruyant : « C’est difficile de pousser autant le bateau quand on est un peu seul. Il faut se faire mal. Mais je n’ai pas de regrets car la priorité était de résoudre les problèmes techniques. Le bateau est de nouveau à 100% et j’ai remis un peu de charbon. Il faut que je retrouve confiance dans le bateau, dans le duo que je forme avec lui. »
Derrière, on observe d’autres loups solitaires, comme Louis Burton (9e) ou Pieter Heerema (19e sur No Way Back). Certains se trouvent en revanche de fidèles compagnons de traversées : Nandor Fa (Spirit of Hungary) et Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) se battent pour une jolie place dans le Top 10. Venus à bout de leurs soucis techniques respectifs, Conrad Colman (Foresight Natural Energy) et Arnaud Boissières (La Mie Câline) repartent en mode compétition et nous offrent un superbe duel dans le Nord des Kerguelen.
Plus en arrière, le Suisse Alan Roura (La Fabrique) s’accroche toujours à Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland), Eric Bellion (ComeUnSeulHomme) et Rich Wilson (Great American IV), qui disposent tous de bateaux beaucoup plus récent que celui d’Alan, mis à l’eau en 2000.
Les trois autres IMOCA « vintage » sont relégués 1000 milles plus loin. Comme prévu, Romain Attanasio se recale entre Didac Costa (One Planet One Ocean) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) qui a franchi le cap de Bonne Espérance ce dimanche à 15h27 (heure française).
Suite à une violente collision avec un OFNI qui a lourdement endommagé sa quille et engendré une voie d’eau irréparable, Kito de Pavant (Bastide Otio) a heureusement été secouru mercredi dernier par un bateau naviguant sur zone, le Marion Dufresne. C’est depuis ce navire qu’il nous a donné aujourd’hui des nouvelles fraîches : « Je me reconstruis petit à petit. Nous envisageons différentes solutions pour essayer de récupérer Bastide-Otio. J’avais tout fait pour que le bateau dérive vers le Nord-Est, mais avec le vent il fait de l’Est. Les opportunités pour récupérer le bateau sont peu nombreuses et la meilleure des solutions se situerait peut-être au niveau des Kerguelen. Il faut se fier aux moyens qui existent sur place et ils ne sont pas nombreux. Mais cela laisse une lueur d’espoir de récupérer le bateau, de le sauver et de le mettre à l’abri pour des jours meilleurs… »