Vendée Globe. C’est pas fini…

Photo envoyée depuis le bateau Foresight Natural Energy le 25 Janvier 2017 – Photo Conrad Colman

Alone in the Atlantic (Drone photo)

Ils sont encore douze marins en course. Douze solitaires qui affrontent les éléments depuis plus de 80 jours : six Français, un Hongrois, un Néo-Zélandais, un Suisse, un Américain, un Espagnol et un Néerlandais.

Certains touchent bientôt au but, comme Louis Burton, prochain concurrent attendu aux Sables d’Olonne, dans cinq à six jours. D’autres ont encore une très longue route devant eux…

Après la journée de folie vécue hier aux Sables d’Olonne avec pas moins de trois arrivées en moins de trois heures, ce jeudi a été beaucoup plus calme. Il n’y pas d’arrivée prévue avant mardi ou mercredi prochain. Si tout se passe bien, Louis Burton (Bureau Vallée) sera le prochain à franchir la ligne puis à remonter le chenal après avoir bouclé son tour du monde, un moment dont il a tant rêvé et qui est en passe de se concrétiser. Joint dans le Vendée Live ce midi, Louis a fait part de sa satisfaction : « Je devrais être le troisième bateau classique à arriver car j’ai une bonne avance sur Nandor Fa. »
Contrairement aux trois concurrents qui le précédaient (Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam), Louis fait une course sans le moindre concurrent à proximité. « Etre seul apporte un certain confort : je tire moins sur le bateau et cela limite les risques de casse », dit-il. « D’un autre côté le temps semble parfois long. Par exemple, le Pot au noir a été vraiment laborieux. C’est dans ce genre de moments qu’un peu de match ne ferait pas de mal ! » Louis a été obligé d’aller chercher loin dans l’Ouest pour contourner l’anticyclone des Açores et donc éviter les calmes. Mais il profite désormais de « conditions incroyables pour avancer », comme il le soulignait ce midi.

12 marins, sept nationalités !

Parmi les douze marins encore en mer, pas moins de sept nationalités sont représentées et trois concurrents ont plus de 60 ans. Parmi eux, le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary), 63 ans, qui est toujours 8e. Il profite de bonnes conditions, dans les alizés de Nord-Est. Son arrivée aux Sables d’Olonne est prévue entre le 6 et le 8 février. Nandor était devenu le tout premier étranger à boucler un Vendée Globe, à la 5e place en 1992-1993. Il pourrait bien devenir le deuxième concurrent non Français à terminer cette huitième édition, derrière l’inévitable Alex Thomson (Hugo Boss), qui a terminé 2e.
1000 milles derrière, Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) et le Néo-Zélandais Conrad Colman (Foresight Natural Energy) poursuivent leur remontée le long des côtes brésiliennes qui n’est pas de tout repos, en raison de grains violents qui s’abattent sur eux. Ils vivent un Pot au noir avant l’heure et pensent forcément à l’arrivée, eux qui ont bouclé plus de 80% du parcours. « Etre au large sur un tel bateau génère pas mal de stress. C’est une veille de chaque instant. Mon bateau est extraordinaire mais fragile. L’idée de pouvoir le mettre au ponton et de me relâcher me fait très envie », confie Eric. « Mais d’un autre côté, quitter cette routine, quitter la mer où je me sens vraiment bien me rend un peu triste. Je vais profiter à fond des derniers jours ! » Même si la route est encore longue, Eric Bellion est bien placé pour devenir le premier bizuth à couper la ligne d’arrivée de ce 8e Vendée Globe. Il maintient une avance d’environ 250 milles sur Conrad Colman. Le premier Néo-Zélandais de l’histoire du Vendée Globe tient solidement sa place dans le Top 10.
Dans le groupe suivant, on suit avec attention la lutte serrée pour la 11e place entre Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut). Le Suisse Alan Roura (La Fabrique) aimerait se mêler à cette bagarre. La performance d’Alan est remarquable car il navigue sur un bateau mis à l’eau en 2000 quand ses deux prédécesseurs ont des bateaux de 2007. Le doyen Rich Wilson (Great American IV) est un peu lâché dans ce groupe de quatre. Mais l’Américain de 66 ans réalise une prouesse en menant autour du monde un bateau aussi physique qu’un IMOCA… Sa performance impose le respect.
L’Espagnol Didac Costa est sous la menace de Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) : seulement 48 milles d’écart au pointage de 15h, contre 106 milles hier à la même heure… Romain a par ailleurs été le plus rapide de la flotte ces dernières 24 heures (avec 341 milles parcourus).
Le Néerlandais Pieter Heerema (No Way Back) passe à l’Est des Malouines. Après un début de Vendée Globe difficile, il semble prendre la mesure du dernier IMOCA à foils encore en course. Quant à Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean), il est passé sous la barre des 8000 milles restant à parcourir. Les conditions météo ne sont pas simples pour lui. Il devrait franchir le cap Horn ce week-end, dans un vent de Nord-Ouest très soutenu.