Vendée Globe, Du suspense à tous les niveaux…

Photo Vincent Curutchet / DPPI / Vendee Globe

À 2 000 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne, Armel Le Cléac’h maintient son avance de 250 milles sur Alex Thomson alors que les alizés modérés et instables vont faire place à un passage délicat au large des Canaries. Et pour Conrad Colman, le cap Horn est pour très bientôt !

Le néo-Zélandais n’aura pas été à la fête pour conclure sa traversée des mers du Sud : un vent mollissant de Sud-Ouest tournant à l’Ouest après un coup de vent avant le détroit de Drake ! Son prédécesseur Eric Bellion (Commeunseulhomme) a pu voir défiler le trimaran IDEC quasiment lors de son passage du cap Horn, mais Conrad Colman (Foresight Natural Energy) s’est employé à longer la côte en empannant en raison de sa combinaison de voilure réduite. Le cap dur se mérite, mais tout de même ! Le solitaire sera donc vers 6-7h ce jeudi, le dixième concurrent dans l’Atlantique.

Une remontée complexe

Un Atlantique Nord qui reste toujours perturbé par une dépression canarienne qui n’en finit pas de se combler. Et sa position au plein centre de l’océan pose problème pour grappiller les milles vers les Açores… Certes Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss) ont enfin touché des alizés plus consistants depuis hier, mais cela ne devrait pas durer jusqu’aux Canaries : les vents vont de nouveau redevenir instables et plus mollassons au large de l’archipel et il devrait y avoir encore un effet yo-yo à l’avantage du Gallois.

Enfin : Jérémie Beyou était content ce jeudi matin de retrouver un ciel plus dégagé sous une pleine lune qui éclairait alors l’horizon. Le skipper de Maître CoQ n’a pas eu comme ses deux prédécesseurs un Pot au Noir très facile à négocier mais il bénéficie depuis cette nuit d’un retour d’alizés plus soutenus. Et à une centaine de milles de l’équateur Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) peut savourer une situation plus stabilisée avec un passage sur le 32° Ouest qui ne devrait pas trop le pénaliser. Et même le duo suivant qui a choisi une route plus à l’Est, va pouvoir passer dans l’hémisphère Nord bien plus aisément que les trois leaders. Certes les alizés ne sont pas encore tout à fait construits, mais Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) et Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) peuvent voir l’avenir plus en rose…

Coup de vent à l’arrière

Tout comme Louis Burton qui bordure l’anticyclone de Sainte-Hélène et va bientôt pouvoir virer de bord dans la courbure alizéenne, approximativement dans le sillage de ses deux prédécesseurs. Le skipper de Bureau Vallée a tout de même rattrapé 200 milles depuis le cap Horn. Et pour Nándor Fa (Spirit of Hungary), la situation au large des côtes argentines lui est aussi favorable pour remonter rapidement vers les Quarantièmes grâce à une dépression australe. Une configuration météorologique qui n’intéresse pas les abords de la Patagonie où la sortie des mers du Sud est plus laborieuse…

Mais les conditions de navigation sont en revanche quasiment idéales pour le quartet à mille milles du cap Horn : Arnaud Boissières (La Mie Câline), Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Alan Roura (La Fabrique) et Rich Wilson (Great American IV) glissent sur une belle houle pacifique avec un flux modéré de Sud-Ouest qui va se renforcer dans la journée en passant au Nord-Ouest : cette dépression devrait les accompagner jusqu’à la pointe de l’Amérique du Sud. Elle pousse d’ailleurs vigoureusement Didac Costa (One Planet-One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) tandis que Pieter Heerema (No Way Back) est déjà dans la suivante. Enfin, Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) a heureusement dépassé les plateaux des îles Auckland et Campbell car il va se faire sérieusement ballotter ce jour par une méchante perturbation néo-zélandaise.