Vendée Globe, la pression des dépressions

Photo Alan Roura
Photo envoyée depuis le bateau La Fabrique le 9 Décembre 2016 – Photo Alan Roura

Armel Le Cléac’h et Alex Thomson filent toujours à bonne vitesse au large de l’île Campbell malgré le très mauvais temps qui règne au Sud de la Nouvelle-Zélande : c’est la dernière terre qu’ils pourront peut-être apercevoir avant le cap Horn distant de près de 5 000 milles. Et à l’arrière de la flotte, Romain Attanasio se prépare à repartir de Bonne-Espérance quand Sébastien Destremau est englué dans des calmes…

Il ne fait pas bon naviguer au large de la Nouvelle-Zélande en ce moment et particulièrement dans le Sud de l’île du Sud ! Une belle dépression venue de Tasmanie bouscule les terres des antipodes et si cette perturbation s’échappe rapidement vers l’Antarctique, elle va être remplacée d’ici 36 heures par une autre naissant du côté de Auckland. Les deux leaders ne vont donc avoir qu’une toute petite pause entre ce flux actuel de Sud-Ouest 35-40 nœuds et un puissant vent de Nord 30 nœuds dès lundi. Car ce régime soutenu ne va s’amoindrir qu’en milieu de journée en tournant progressivement à l’Ouest et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) sera le premier ralenti quand Alex Thomson (Hugo Boss) bénéficiera d’encore un peu de pression à une centaine de milles plus au Nord.

De perturbation en dépression

Il faut donc s’attendre à un ralentissement du rythme ce week-end avec une zone de transition délicate à négocier puisqu’il y aura peut-être du près à effectuer ! Une première dans ce Vendée Globe pour les leaders… Derrière, chacun tente de rester accroché à une dépression puisqu’on en compte cinq entre les îles néo-zélandaises et l’Afrique du Sud d’où Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys) se prépare à repartir après avoir réparé ses deux safrans au mouillage pendant deux jours. Il va ainsi pouvoir retrouver Didac Costa (One Planet-One Ocean) qui est en train de passer la longitude du cap de Bonne-Espérance et même devancer Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) qui est enferré dans une bulle sans vent depuis le coucher du soleil !

Derrière, Louis Burton (Bureau Vallée) qui doit rester vigilant suite au repérage d’un iceberg au Nord des Kerguelen, le peloton se fait rattraper par un front à l’image d’Arnaud Boissières (La Mie Câline) qui a ainsi pu réparer ses chariots de têtière de grand-voile dans un vent mollissant. Enfin, du côté de l’Australie, Paul Meilhat (SMA) toujours troisième avec 150 milles d’avance sur Jérémie Beyou (Maître CoQ), glisse dans un flux modéré d’Ouest vers les Cinquantièmes Hurlants alors que Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) a passé la longitude du cap Leeuwin vendredi soir tandis que Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) vient tout juste de le déborder avec onze heures de décalage.