Voiles de Saint Barth, une entame tactique

Après une journée de mardi consacrée à la confirmation des inscriptions et aux derniers réglages, les équipages des Voiles de Saint-Barth sont entrés dans le vif du sujet, ce mardi.

Profitant d’une brise de secteur est sud-est soufflant entre 15 et 17 noeuds, le comité de course a d’abord lancé les petites unités (CSA 4 et Melges 24) sur un parcours de 24 milles entre Roche Le Boeuf et le Pain de Sucre avant d’envoyer les CSA 1, 2 et 3 sur un tracé de 27 milles du côté de l’île Fourchue, puis les CSA 0, les Maxi 1 et 2 ainsi que les Multicoques sur une boucle de 31 milles autour de Mancel.

Cette première course, très tactique, a tenu toutes ses promesses. Effets de site, courants, dévents… tout était, en

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effet, réuni pour assurer le spectacle, garantir de belles bagarres et provoquer quelques rebondissements dans chacune des classes. Cette 8e édition ne pouvait pas mieux débuter !

« Une journée parfaite avec beaucoup d’intensité et énormément de manœuvres », c’est ainsi qu’Éric Peron, performer à bord du VOR 70 SFS a résumé la journée à son retour à terre. Le Finistérien, équipier de Lionel Péan, le parrain des Voiles 2017, s’est offert un joli duel avec Warrior, l’un des autres VOR 70 engagé dans la compétition, le troisième, Trifork / L4 ayant été décroché dès le premier envoi de spi, la faute à une manœuvre catastrophique ayant entraîné la déchirure de sa voile d’avant. « Le départ a été primordial et le premier bord de près assez compliqué à gérer. Stratégiquement, il fallait mieux jouer le long de la terre mais tactiquement, ça s’est finalement révélé plus intéressant d’aller au large. L’un des autres points clés de la course du jour a, sans conteste, été toute la partie sous l’île où il a fallu gérer les dévents. En ce qui nous concerne, nous avons plutôt bien tiré notre épingle du jeu », a souligné le marin dont l’équipage s’est octroyé la troisième place chez les Maxi 1, derrière Proteus et Bella Mente, respectivement premier et deuxième. En ce qui les concerne, les deux Maxi 72 se sont, eux aussi, livré une incroyable bagarre. Reste que s’ils ont constamment joué des coudes, George Sakellaris et sa bande sont parvenus à conserver le lead du début à la fin. Déjà vainqueurs en 2016, les Américains ont ainsi d’entrée de jeu affirmé leur ambition de conserver leur titre. Idem pour Blitz de Peter Corr en CSA 3 et Team Island Water World chez les Melges 24. Ces deux-là n’ont pas fait de détails non plus, aujourd’hui, en s’installant aux commandes de leur flotte respective dès le premier bord.

Placer ses pions d’emblée

Dans la classe des CSA 0, Sorcha a, lui aussi, mené les débats tout au long de la manche. « Ça a été une belle journée pour nous. Nous avons un bateau, certes, rapide, mais il se trouve que les conditions nous ont également été très

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favorables. De plus, nous avons été plutôt bien inspirés puisqu’il semble que nous ayons tiré les bons bords. Bien sûr, il y aurait eu des petites choses que nous aurions pu encore mieux faire, mais globalement, je pense que nous avons de quoi être satisfaits ce soir », a indiqué Andy Clark, Boat Captain du TP 52 Américain. Même sentiment ou presque du côté de l’équipage de Solstice. Ce dernier, qui participe pour la première fois aux Voiles de Saint-Barth a frappé fort d’entrée de jeu en CSA 4 puisqu’il s’est imposé au nez et à la barbe de Crédit Mutuel, d’Hervé Hejoaka et Claude Granel, grand habitué de l’épreuve et tenant du titre dans cette classe. « Nous avons eu de très bonnes sensations sur l’eau, aujourd’hui, que ce soit par rapport à notre vitesse ou à notre performance générale. Nous avons navigué sans trop tenir compte des autres bateaux, en nous concentrant uniquement sur la bonne marche de notre machine », a souligné Nicole Breault, n°2, aux Etats-Unis, de Match Racing Féminin, qui a pu compter sur toute l’expertise de son tacticien, Stuart Jonhstone, champion du Monde de J24 aux côtés de Ken Read, pour exploiter au mieux toutes les petites bascules du vent et les subtilités du plan d’eau de Saint-Barth.

Les tacticiens à la fête

Autre tacticien à la fête à l’issue de ce premier jour de course, Ian Walker, vainqueur dans la classe des Maxi 2 à bord de Windfall, ce SW 94 qui, pour mémoire, avait démâté la veille de la compétition, l’an dernier, se voyant ainsi contraint de renoncer à participer. « Ça a été une très belle journée. Ça ne pouvait même pas être mieux. Nous avons eu un parcours long et intéressant, avec beaucoup d’allures différentes, de nombreux passages de marques et autant de boulot pour l’équipage », a relaté le navigateur Britannique, double médaillé d’argent olympique (en 470 en 1996 puis en Star en 2000) et skipper du bateau d’Abu Dhabi Racing, vainqueur de la dernière édition de la Volvo Ocean Race, en 2014-2015. Bref, on l’aura compris, cette première journée des Voiles de Saint-Barth a réussi aux fins tacticiens et ce pourrait être encore plus vrai demain puisqu’un vent d’une douzaine de nœuds allant mollissant est annoncé sur zone. Il faudra avoir, une fois encore, l’œil bien ouvert et l’esprit vif !