Photo envoyée depuis le bateau Famille Mary – Etamine du Lys le 23 Novembre 2016 – Photo Romain Attanasio
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Pot au noir le 17 novembre
Toujours poursuivi par Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse, Alex Thomson pourrait franchir le cap de Bonne Espérance dès demain soir. Derrière, chacun va chercher à se positionner le plus vite possible dans un système dépressionnaire. Pour la dizaine de marins du peloton compact, de Fabrice Amedeo (12e) à Rich Wilson (21e), le retour progressif du vent va donner le signal d’un nouveau départ.
Les écarts se creusent dans le groupe de tête. Premier bizuth, solidement installé à la 4e place au général, Morgan Lagravière (Safran) accuse tout de même près de 400 milles de retard sur Thomson. Paul Meilhat (SMA, 5e) et Jérémie Beyou (Maître CoQ, 6e) pointent respectivement à plus de 600 et 700 milles de l’éclaireur britannique. Dépassés par le front qui a propulsé les premiers, Meilhat et Beyou cherchent désormais à se repositionner pour le prochain système dépressionnaire qui les mènera à Bonne Espérance.
Varier les plaisirs
Le moment de répit qui s’annonce permettra aux leaders de souffler, d’effectuer si besoin les petites réparations nécessaires, mais aussi de procéder à un « check » su bateau avant d’entrer dans les mers du Sud, où les conditions seront à nouveau très exigeantes pour l’homme et le matériel.
Pour les poursuivants, enfin des vitesses à deux chiffres !
Derrière Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie) qui a pu garder de la pression dans un couloir de vent, les dernières journées ont été compliquées pour les autres concurrents qui sont restés scotchés de longues heures, voire des journées entières. Pris dans les griffes de l’anticyclone, ils ont dû s’armer de patience et laisser de côté la frustration de s’être fait claquer la porte au nez, là où les leaders filaient à plus de 20 nœuds il y a quelques jours.
Mais ça y est, tout le monde commence à accélérer. Le bruit de la vitesse se fait à nouveau entendre. Le groupe des trois, composé de Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) et Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine), naviguera probablement à partir de demain en avant d’un front qui arrive par l’Ouest.
La compression de la flotte a été particulièrement favorable à deux concurrents, Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) et Eric Bellion (CommeUnSeulHomme). Le premier emmène désormais ce peloton : il pointe ainsi en 12e position, soit cinq places de mieux qu’il y a deux jours ! Quant à Eric Bellion, il a gagné quatre places ces dernières 24 heures. Il est ce soir 18e. Deux marins « amateurs » dans le Top 20 du Vendée Globe après 17 jours de course : la performance mérite d’être saluée.
Jérémie Beyou rencontre actuellement des problèmes avec ses deux antennes Fleet, qui sont tombées en panne simultanément. Concrètement, ce problème de transmission empêche le skipper de Maître CoQ de recevoir ou d’envoyer des fichiers, et donc de charger ses fichiers météo. En attendant, il utilise son Iridium. Mais cette solution est bien moins efficace car la connexion est très aléatoire et le téléchargement de fichiers lourds impossible. « C’est compliqué dans ces conditions d’avoir une vraie stratégie », commente Jérémie Beyou.